2002 – Par le biais de l’Association Les Arts au Soleil de Montaigu, Annie Gilbert a trouvé des cimaises qui accueillent sa première exposition en solo.

Entre les aquarelles de ses débuts et la technique de l’huile peaufinée en atelier, Annie Gilbert sait maintenant quel est son support de prédilection : « l’huile sans aucune hésitation. J’y ai trouvé une approche qui correspond à ce que je veux transmettre comme message – un tableau se compose, se pense, se porte, se réfléchit et parle de soi – et c’est une technique qui répond au temps dont je dispose ».

Un temps retrouvé après des activités professionnelles tournées vers le système éducatif et une vie de famille dense auprès de ses enfants, un temps qu’elle veut désormais consacrer le plus possible à ce face à face qu’un esprit peut avoir avec la toile, cette confrontation aussi qu’un peintre en perpétuel apprentissage peut avoir auprès d’autres personnes en atelier et en cours.

Jusqu’à la fin du mois de février, elle expose en solo – pour la première fois – dans un cadre peu commun pour elle, chez un fleuriste clissonnais.

« Il y a des rencontres qui ont balisé mon parcours. Des personnes qui m’ont transmis leur savoir… mais aussi des sites et des paysages qui ont su me parler suffisamment pour que je m’en imprègne. » Peindre, ce n’est pas retranscrire une réalité au détail près pour Annie Gilbert, « c’est s’inspirer de ce que l’on voit pour le décliner selon un imaginaire, un toucher et une relecture propre à chaque peintre. Mais c’est aussi trouver le lien entre mon regard et celui que le public va jeter sur mes toiles ».

Et la Vendéenne d’être toujours émue quand ce croisement de regards se passe. Et qui plus est si la toile la quitte pour une autre vie dans un cadre différent parce qu’il y aura eu séduction et compréhension.

La rigueur dans la créativité

La séduction du trait vient de la certaine sérénité qui se dégage des choix de sujet : un père et sa petite fille sur une plage, une rue marocaine, une vue toute d’ombres et lumières croquée à Oléron et revécue pinceaux en main, mais aussi des compositions où Magritte aurait pu pointer le bout de son aile tant la structure de la « femme au rouge-gorge » par exemple, fait éclater la tranquillité et la poésie de la pose inventée.

« Je me suis trouvée une rigueur dans la créativité que permet la technique de l’huile. Je passe et repasse devant mes toiles en y pensant souvent entre deux séances de travail. A la maison, j’ai pu aménager une pièce pour cela, pour m’y mettre en toute tranquillité ».

La douceur des sujets est en harmonie avec ce que dégage l’artiste. Une approche sereine avec une évolution certaine…

L'Hebdo de Sèvre et Maine